J + 3 - Rencontres et gouttes de pluie
C'était à prévoir, il pleut sur la croisette ! Pas de quoi inciter à sortir surtout après une nuit de sommeil assez courte... again ! C'est donc avec courage que nous nous rendons à la projection de 8h30 de Bright Star, le nouveau film de Jane Campion. Ayant commencé ma cure de Guronsan, associée à une bonne dose de jus d'orange, j'arrive à rester parfaitement eveillée malgré le peu d'enthousiasme pour ce film... A la différence de Justine - je balance, je balance -, qui a sombré sans vergogne dans les bras de Morphée. A la sortie, je suis réquisitionnée par l'équipe de la radio pour aller faire quelques sons. En me baladant sur la croisette, je tombe sur une petite vieille, un peu délirante mais réellement attachante, me contant son amour pour Paul Newman et Robert Redford. En retournant devant le palais des festivals, je m'arrête pour discuter avec des personnes, postées nuit et jour sur leurs escabeaux, dans l'attente de voir des stars. L'un d'entre eux me sort la liste des personnalités qui devraient arriver sur le tapis, hiérarchisée selon les jours... Tenez-vous bien: selon eux, Michael Jackson et Mick Jagger devraient fouler ensemble le tapis rouge ! L'année dernière m'ayant appris à toujours écouter les rumeurs, j'attends vraiment de voir !
En allant dans la file d'Un certain regard, pour la projection de Precious, j'écoute avec envie les anecdotes de vieux festivaliers, ici depuis 1976. Le jour où ont leur a demandé de voter pour une des trois fins d'Apocalypse Now. L'année où ils se sont révoltés contre la projection en français d'un film italien, obligeant l'organisation à les changer de salle. Le jour où ils ont croisé Johnny Depp, venu sur la croisette pour The Brave, alors qu'il était encore inconnu ! Rien à voir avec ce qu'est devenu le festival aujourd'hui, une sorte de pompe à fric où se croisent bimbos et cinéphiles désespérés, à la recherche de simples petites places !
Des places, nous avons d'ailleurs eu pour L'épine du coeur de Michel Gondry. Tout comme plus d'une centaine de personnes pour une cinquantaine de sièges dans la salle. L'organisation du festival de Cannes parait cette année vraiment à l'arrache, stigmatisant toujours plus les petits badges. J'aurais tout de même réussit à voir les cheveux de Michel... "Micheeeeeel" ! On se contente vraiment de ce qu'on a. De retour devant le palais, nous mettons en place une technique imparable pour trouver des invitations: des pancartes personnalisées associées à une mise en scène. Alors qu'Aurélie se baladait avec l'affiche, je tournais autour d'elle avec des fausses dents, poussant des petits grognements ! Et si l'on s'est affichés en beauté, nous aurons tout de même réussit à avoir sept places ^^ Dont une en orchestre que les filles m'ont donné gracieusement. Le temps de discuter avec une des actrices de Coeur Océan, le "meilleur soap opéra français", nous voilà déjà à l'intérieur de la salle, observant la montée des marches de Quentin Tarantino, venu voir le film Thirst. Dans la salle, il est super accessible, posant avec des fans venus le féliciter. Dommage que ces "connards" des mecs de la sécurité - et il n'y a vraiment pas d'autre mot - m'aillent empêcher d'aller le voir. Une journée riche en émotions, bonnes comme mauvaises, donc, comme c'est souvent le cas à Cannes. Vivement la suite !