Midnight Meat Train / Ryuhei Kitamura

Publié le par Limess




Sortie: 29 juillet 2009

> L'histoire: Leon Kaufman a révélé son talent de photographe à travers des clichés hautement provocants. Décidé à créer l'événement pour sa prochaine exposition, il est prêt à aller encore plus loin dans l'exploration des aspects les plus sombres de l'humanité. Lancé dans une quête obsessionnelle des pires aspects de l'homme, Leon s'intéresse à un tueur en série, Mahogany, qui traque les banlieusards prenant les derniers métros pour rentrer chez eux, avant de les tuer avec une sauvagerie inimaginable. La fascination de Leon pour Mahogany va le conduire de plus en plus loin dans les méandres du métro, au coeur même du mal. Sans le vouloir, il va entraîner Maya, sa petite amie, avec lui. Chaque ticket est peut-être un aller simple vers la mort...

Plus proche du thriller psychologique que du film d'horreur pur jus, Midnight Meat Train est une oeuvre surprenante, tenant en haleine de bout en bout par une atmosphère aussi lourde que pesante. Dans un Manhattan méconnaissable, Léon, photographe végétarien, arpente les rues à la recherche du cliché parfait. Au même moment, Mahogany, mystérieux boucher au physique d'armoire à glace, zigouille, comme bon lui semble, les derniers passagers du métro. Entre eux, rien de commun, si ce n'est cette ville, devenue sous la houlette du réalisateur, le lieu de tous les dangers. De jour comme de nuit, les rôdeurs sont de sortie et il n'est vraiment pas bon de s'égarer. Une chose dont est pleinement conscient Léon, en manque de sensations fortes, jusqu'à ce qu'il croise la route de ce fameux Mahogany... Dès lors, comme un fil conducteur, Midnight Meat Train se construit autour d'une mise en parallèle entre ses deux personnages. Eux qui sont, au départ, si différents, finiront vite par se rapprocher. Et ainsi, tandis que Mahogany se réjouit dans des bains de sang au rouge bien trop écarlate, Léon, lui, trouve refuge dans sa chambre noire improvisée, reconstituant les pièces d'un puzzle bien trop grand pour sa petite personne. Suivant obsessionnellement un homme dont il ignore, à priori, absolument tout...


Outre le sentiment d'oppression distillé dans tout le film, Midnight Meat Train passionne par l'évolution progressive de son personnage principal. Donnant la possibilité à Bradley Cooper, nouvelle coqueluche d'Hollywood, de dévoiler une part sombre de sa personnalité. Au contact de Mahogany, Léon réveillera ainsi en lui une part animal qu'il ne soupçonnait pas, comme téléguidé par la peur qui lui terrasse, à chaque fois, le ventre. Goutant, dans un premier temps, un petit bout de steak avant de prendre sauvagement sa copine contre le bar du coin. Chez Ryuhei Kitamura, l'homme est donc un animal comme les autres, devenant, dès lors, et de façon subjugante, une viande comme une autre, découpée consciencieusement par "le boucher du métro". Pour cela, le réalisateur n'hésite d'ailleurs pas à faire de Bradley Cooper un appétissant morceau de steak, jeté en pâture à des spectateurs en manque de chair fraîche. Car outre son jeu irréprochable, difficile de passer à côté de ce physique ravageur, filmé, pourtant, de manière assez froide - dont la scène du bain. Quoi qu'il en soit, Midnight Meat Train est une excellente surprise, mêlant histoire complexe et torturée, affrontements spectaculaires, ambiance morne et suspense ravageur. Et rien de tel qu'une bonne petite frayeur... Vous ne verrez plus jamais le métro comme avant !




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Crédit photo: Metropolitan FilmExport

Publié dans En salles

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