Catfish / Henry Joost et Ariel Schulman

Publié le par Limess

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Sortie: 17 décembre 2010 (Irlande)

> L'histoire: Photographe professionnel, Nev Schulman reçoit un jour un dessin de la part d'une très jeune admiratrice. Alors qu'il apprend à connaître virtuellement la petite fille, son frère Ariel et leur ami Henri Joost décident de tourner un documentaire sur la naissance de cette amitié. De mois en mois, Nev fera alors la connaissance de sa famille via internet et les réseaux sociaux, avant de tomber littéralement sous le charme de sa soeur aînée. Jusqu'au jour où il décide d'aller lui rendre visite...

No spoilers. Si les réseaux sociaux se sont rapidement implantés dans nos vies quotidiennes - au point de devenir une véritable addiction -, leur apparition au sein de la sphère cinématographique n'est que trop récente. Présenté au dernier festival de Sundance, Catfish s'affiche comme un pendant nécessaire au Social Network de David Fincher. Si le réalisateur américain y dépeignait la création et la dissémination de Facebook via le sombre portrait de son créateur Mark Zuckerberg, Catfish en est la suite directe. Posant la question de l'impact de ces réseaux sociaux sur nos vies quotidiennes. Se présentant sous la forme d'un documentaire - on ne sait pas s'il a été fictionnalisé ou non -, le film suit ainsi la naissance d'une amitié entre Nev, photographe spécialisé dans la danse, et une très jeune admiratrice, Abby, huit ans et déjà un talent artistique prononcé. Elle qui lui envoie régulièrement des toiles forgeant l'admiration quant à son si jeune âge. Dès lors, Nev fera virtuellement la connaissance de sa famille, de sa mère à sa soeur Megan dont il tombera immédiatement sous le charme. De là découlera une relation à distance, entre sextos et appels téléphoniques, sans qu'ils ne se soient pourtant réellement rencontrés. Se mettant eux-mêmes en scène, Henry Joost et Ariel Schulman filment alors sans complaisance cette relation virtuelle, prenant toujours un peu plus de place dans la vie de Nev. Pour lui, Megan a tout de la femme idéale. Elle est chanteuse, compositeur, danseuse, top model à ses heures perdues... tel un petit fantasme sur pattes. Jusqu'à ce que Nev vienne à remettre en cause la crédibilité de son amie virtuelle. Qui se cache derrière ce profil Facebook ? Y-a-t-il du vrai dans ce qu'elle raconte ? Et surtout, comment croire une personne que l'on ne connaît finalement pas ?

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Jouissant d'un trailer particulièrement attractif, Catfish laisse ainsi planer le doute quant à sa résolution finale. Sommes nous face à un thriller, un réel documentaire, un mockumentary ? Une question à laquelle il vaut mieux rester dans le flou - "Don't let anyone tell you what is it", slogan de la campagne publicitaire - tant Catfish prend rapidement de court. Véritable immersion dans les coulisses des réseaux sociaux, le film a ainsi de quoi déranger, interrogeant sur les revers d'une société de communication où l'apparence virtuelle compte parfois plus que la personnalité réelle. Où l'on cherche à romancer et à enjoliver sa vie privée afin de la rendre plus attractive qu'elle ne l'est en réalité. Dès lors, Catfish prend des allures de film 2.0, sur le fond comme sur la forme, usant des nouvelles technologies afin de booster son récit. On trace ses trajets avec Google Map, on filme avec un appareil photo, on use des messages privés Facebook... au point de contaminer le logo de Universal et de Relativity Media, pixellisés au maximum quant ils ne sont pas directement pris de Youtube. Moderne et vivifiant, Catfish est ainsi une oeuvre déstabilisante, aussi agréable et joviale dans sa première partie qu'elle ne se fera dérangeante dans sa seconde. Pour sûr, vous ne verrez plus vos amis virtuels de la même manière, eux qui sont un peu les nouveaux amis imaginaires au temps des nouvelles technologies.

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Crédit photo: Universal Studio

Publié dans En salles

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