Shine a light / Martin Scorsese

Publié le par Limess

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Sortie: 16 avril 2008

> L'histoire: Martin Scorsese réalise son rêve de toujours : filmer les Rolling Stones, le groupe qui incarne le rock'n'roll à lui tout seul. Le gang qui a escorté toute son oeuvre. Cette rencontre cinématographique donne naissance au film musical événement : Shine a Light. De la préparation à la performance, entrecoupé d'images backstage et d'archives, 16 caméras et les plus grands chefs opérateurs internationaux captent l'énergie légendaire de Mick Jagger, Keith Richards, Charlie Watts et Ronnie Wood lors de leurs concerts au Beacon Theatre à New York. Shine a Light : dans l'intimité d'un groupe mythique et du plus rock'n'roll des cinéastes !

Les Rolling Stones et Martin Scorsese, c'est une histoire qui roule. Mean Streets, Les affranchis, Casino, Les infiltrés... la musique des Rolling Stones a souvent peuplé la filmographie du réalisateur - et du cinéma en général. Une amitié qui au fil des années a su dépasser le stricte stade professionnel. Et puis, il y a le rêve, celui d'un fan invétéré, Scorsese himself: filmer l'un des ses groupes préférés sur scène, en live. Alors quand l'un des plus grands réalisateurs américains concrétise l'un de ses rêves en filmant le plus grand groupe de rock de tous les temps, l'attente a de quoi être grande. Verdict ?

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Le film se présente au premier abord comme un documentaire. On y découvre les coulisses du concert donné à New York, au Beacon Theatre, mais aussi du film lui-même, la préparation du décor, le placement minutieux des caméras... Et la brouille rigolote et pas méchante entre Scorsese, un brin maniaque et un Mick Jagger joueur et agacé par le trop plein d'équipement au risque de gêner le public. Sous l'oeil amusé du chanteur - et du spectateur -, Scorsese panique à l'idée de ne rien maîtriser, s'affole comme soudain atteint du syndrome allénien aïgu. Sans doute l'effet New York ! Quelques minutes après, le concert démarre et se charge de venir réduire à néant cette petite scène, Shine a light étant un grand étalage de la perfection de la réalisation scorsesienne. Les chansons s'enchaînent sous le regard aimant des caméras, le montage suit le rythme effréné des chansons, les rockeurs se révèlent être en grande forme... et pourtant, la mayonnaise a bien du mal à prendre. La faute à un genre, une captation simple et entrecoupée de quelques séquences anecdotiques d'archives censées donner un peu de corps au film et répondre à une question: "Comment les Stones ont-il fait pour durer aussi longtemps ?". A un choix, celui de ne pas - ou peu - montrer le public, rendant le show assez froid. A une playlist particulière, une multitude de chansons pour le coup peu connues alors qu'on s'attendait à de plus grands standards. Au cinéma, enfin, qui trouve avec ce film ses limites. Difficile d'apprécier totalement le spectacle quand on est obligé de rester assis dans son fauteuil, totalement silencieux. On a parfois qu'une envie, se lever, taper dans ses mains et crier tout notre amour pour Keith Richards. D'où la frustration qui nous guette petit à petit, reléguer de temps à autre par l'ennui !

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Et puis, tout d'un coup, le charme opère. Sans crier gare. Un duo extra avec Jack White. Un pas de danse endiablé de Mick Jagger. Une grimace amusée à la caméra de Charlie Watts. Un collé-serré sensuel - voir sexuel - avec Christina Aguilera. Un échange de guitares - et de sons - avec Buddy Guy. Un sourire amusé de Ronnie Woods. Un rappel où l'on retrouve toutes les chansons que l'on aime. Et surtout... surtout... Keith Richards, son look de dandy tout droit échappé de Pirates de Caraïbes - ou plutôt inversement puisque Johnny Depp s'est inspiré du guitariste -, sa clope au bec, ses lancements de médiators au public et son accent improbable. Et rien que pour lui, le film vaut le détour. A recommander donc, à tous les fans de rock, les petits et les grands !

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> Berlinale 2008: sélection officielle - hors compétition

Crédit photo: Wild Bunch

Publié dans En salles

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