The Killer Inside Me / Michael Winterbottom

Publié le par Limess

4

 

Sortie: 11 août 2010

> L'histoire: Alors qu'il est envoyé sur le terrain afin de régler une affaire, Lou (Casey Affleck), shérif de fonction, tombe sous le charme de Joyce (Jessica Alba), jeune et belle prostituée. Entre eux, l'attraction est immédiate, la romance brutale, réveillant en Lou un penchant certain pour la violence domestique. Jusqu'à ce qu'il décide, un soir, d'assassiner Joyce...

Réalisateur ultra prolifique, Michael Winterbottom revient sur le devant de la scène avec The Killer Inside Me, oeuvre à la sulfureuse réputation depuis sa projection lors du dernier festival de Berlin. Adapté du roman de Jim Thompson, Le Démon dans ma peau, le réalisateur suit les tribulations de Lou, homme tout ce qu'il y a de plus ordinaire si ce n'est un goût certain pour la violence. Nous sommes dans l'Amérique des années 50, au coeur d'une de ses petites villes texanes où tout le monde se connaît. Fiancé à une jolie poupée (Kate Hudson), belle maison et métier valorisant (il est shérif), Lou s'apparente à un citoyen lambda. Vivant auprès de ses concitoyens le plus naturellement du monde. Pourtant, Lou n'a rien d'un "citoyen lambda", lui qui en voix-off laisse rapidement apparaître une personnalité dérangée. Envoyé sur le terrain afin de régler une affaire, Lou rencontrera Joyce (Jessica Alba), charmante prostituée au tempérament de feu. Réveillant en lui des pulsions sexuelles et morbides qu'il pensait pourtant bien enfouies. Débutant leur relation par une série de coups que ne réfutera pas la belle. Engagé dans une plaisante romance sadomasochiste, Lou y verra pourtant bientôt le moyen d'assouvir sa vengeance contre un promoteur immobilier, se servant dès lors de Joyce comme un appat. Et c'est parti pour un déchaînement de violence, Lou, face caméra, la ruant bientôt de coups avant de la laisser pour morte, comme une ultime preuve d'amour. Donnant lieu à une scène particulièrement dérangeante, posant là l'atmosphère de l'oeuvre. S'appuyant sur une réalisation et une image léchées, Michael Winterbottom tisse ainsi, doucement, le portrait d'un serial killer au sein d'une Amérique encore peu encline à la violence. Reprenant son emploi de gardien de l'ordre le lendemain d'un meurtre, comme si de rien n'était. Construisant non pas son film sur un whodunit - qui a commis le meurtre ? - mais bien dans la tête du tueur, faisant part de ses doutes quant à la réussite de son plan comme de ses nouvelles pulsions destructrices.

3.jpg

Dès lors, Michael Winterbottom avait en main toutes les cartes pour livrer une oeuvre percutante. A commencer par la présence de Casey Affleck, impressionnant dans la peau de Lou. Jouant de sa voix nasillarde et d'un débit de parole maîtrisé. Campant un serial killer à la tranquillité dérangeante, content de la mise en oeuvre des opérations. Car The Killer Inside Me fonctionne sur la confrontation progressive entre Lou et certains de ses détracteurs, persuadés de sa culpabilité. D'un journaliste digne de Colombo à un inspecteur clairvoyant. Pourtant, rien de quoi l'inquiéter, lui qui reste persuadé d'avoir accompli le crime parfait, ne se posant pas plus de questions que cela quant aux changements de comportement de ses coéquipiers. Supprimant au fur et à mesure les moindres petites preuves qui pourraient apparaître. Préparant bientôt son nouveau coup. Faisant le choix d'une mise en scène plutôt contemplative, Michael Winterbottom ne résiste pourtant pas à l'envie de justifier le comportement de Lou. Se laissant aller à la psychologie de comptoir dans des flash-back grossièrement insérés au récit. Lou, finalement, ne faisant que perdurer les perversions de ses parents, dans les bras de Joyce comme d'Amy. Les coups faisant consciemment et pleinement parti de l'acte sexuel avant de se mêler à des pulsions meurtrières. De quoi s'attendre à une oeuvre plutôt malsaine, fallait-il encore que Michael Winterbottom y insuffle un rythme. The Killer Inside Me se révélant rapidement une oeuvre à la tension inexistante, n'arrivant jamais vraiment à décoller. Il y avait pourtant de quoi dans ce portrait de tueur mêlant sexe et brutalité... on en ressort paradoxalement presque gênés de ne pas avoir été plus dérangés...

etoile1.jpgetoile1.jpgetoile2.jpgetoile2.jpgetoile2.jpg


Crédit photo: Mars Distribution

Publié dans En salles

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
W
<br /> well, i really want to watch this movie like one more time, so thanks a lot for sharing<br /> <br /> <br />
Répondre