Sherrybaby / Laurie Collyer

Publié le par Limess




Sortie: 24 juin 2009

> L'histoire: Sherry Swanson, ancienne droguée, sort de prison après avoir purgé trois ans. Totalement sevrée, elle goûte à son premier jour de liberté et décide de tout faire pour regagner la garde de sa fille, dont se sont occupés son frère et sa femme en son absence...

Il y a des films, comme Sherrybaby, qui n'ont, en apparence, rien de bien transcendants. De part leur histoire, déjà largement éculée. Celle d'une junkie, tout droit sortie de prison et qui essaye, difficilement, de se réinsérer dans la société tout en reprenant contact avec sa fille. De part sa réalisation, ensuite, sans grande originalité, ni singularité capable de la démarquer. Son rythme, enfin, presque propre à un certain type de cinéma indépendant. Aussi lancinant qu'hypnotique. Pourtant, c'est presque "malgré lui" que Sherrybaby nous embarque. Sherry est un personnage fort et attachant, marchant toujours sur des chemins dérivés. Peut importe s'il faut coucher pour trouver un job ou que son fuck friend et meilleur ami du moment soit, comme elle, un ex-toxico à l'allure du Machete de Robert Rodriguez. Soit Danny Trejo, dans un rôle à contre courant. Car malgré un type de synopsis usé dans l'industrie cinématographique, le scénario de celui-ci s'avère plus fin qu'il n'y parait, dévoilant petit à petit les dessous de ce personnage finalement assez énigmatique. Laissant deviner, au hasard du scène, un passé assez trouble ou une relation plutôt incestueuse avec son père. Sans rentrer dans les détails.  Mais surtout, Sherrybaby bénéficie d'un poids de taille, son interprète principale, Maggie Gyllenhaal, actrice talentueuse et malheureusement encore trop rare.


S'il est peu ordinaire d'aimer un long métrage en partie entièrement pour son actrice, c'est un peu la magie qui opère avec celui de Laurie Collyer. Comme dans La secrétaire, de Steven Shainberg, Maggie Gyllenhaal incarne avec fougue un puissant rôle féminin, donnant à la fois de son corps dans des scènes très intimes et une profondeur à son personnage par un jeu tout en finesse. Elle porte ainsi littéralement le film sur ses épaules, tenant l'émotion sur un fil, accaparant à elle seule la caméra sur son corps pourtant "desexysé" au possible. Passant du blond au brun tout en crevant l'écran. Ainsi, si Sherrybaby a tout d'un film "fond de tiroir", celui datant d'il y a déjà deux ans, il en émane un magnétisme surprenant et très efficace, de part son aspect contemplatif et la justesse de Maggie. Elle qui s'impose, définitivement, comme l'une des plus grandes actrices du cinéma indépendant américain actuel. On a d'ailleurs hâte de voir la suite...




> Festival du film américain de Deauville 2006: Prix du scénario, Prix de la révélation Cartier
> Festival du film de Sundance: En compétition
> Golden Globes 2007: Nomination meilleure actrice dans un drame


Crédit photo: Zootrope Films 

Publié dans En salles

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D
Bonsoir, j'ai dit dans mon billet du 21 juillet le bien que je pensais de ce film qui vaut la peine d'être vu pour Maggie Gyllenhaal. C'est un beau portrait de femme. Bonne soirée.
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L
<br /> <br /> Oui, j'ai lu ton billet où je me retrouvais dans ce que tu écrivais. Un joli film qui charme autant par ses qualités que ses faiblesses, en somme.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Ah, j'aurais adoré le voir celui-ci, mais hélas il n'était pas diffusé à Orléans... Too bad!
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L
<br /> <br /> Il a été, c'est vrai, sacrifié par les producteurs. Mais avec les sorties dvd qui sont passées à quatre mois, tu réussiras, j'en suis sûre, à le voir cette année ^^ Je l'espère en tout cas !<br /> <br /> <br /> <br />