Les femmes de l'ombre / Jean-Paul Salomé

Publié le par Limess




Sortie: 05 mars 2008

> L'histoire: Engagée dans la Résistance française, Louise s'enfuit à Londres après l'assassinat de son mari. Elle est recrutée par le SOE, un service secret de renseignement et de sabotage piloté par Churchill. Dans l'urgence, on lui confie sa première mission, l'exfiltration d'un agent britannique tombé aux mains des allemands alors qu'il préparait le débarquement sur les plages normandes. L'homme n'a pas encore parlé mais le temps presse. Louise doit d'abord constituer un commando de femmes spécialement choisies pour les besoins de l'opération. Pour le recrutement, tous les moyens sont bons : mensonges, chantage, remises de peine. Elle engage Suzy, danseuse de cabaret qui excelle dans l'art de séduire les hommes ; puis Gaëlle, chimiste, spécialiste en explosifs ; enfin, Jeanne, prostituée, capable d'assassiner de sang froid. Parachutée en Normandie, elles sont rejointes par Maria, juive italienne, opérateur radio et dernière pièce du dispositif. La mission commence bien mais se complique très vite. Contraintes de retourner à Paris, le SOE leur fixe un nouvel objectif, presque suicidaire : éliminer l'une des pièces maîtresses du contre-espionnage nazi, le colonel Heindrich. L'homme en sait déjà trop sur les préparatifs du débarquement. Cinq femmes, loin d'être des héroïnes, mais qui vont le devenir.

On pensait que le cinéma français avait écoulé son stock de sujets sur l'une des deux guerres. C'était sans compter sur Jean-Paul Salomé. Son histoire en or, il l'a trouvé en lisant le journal. Par hasard. Un coup de chance. L'audace de celle-ci, montrer la guerre du point de vue féminin, Les femmes de l'ombre racontant l'histoire de cinq résistantes, qui ont lutté comme les hommes contre le nazisme. Une fiction mêlée à une histoire réelle, celle de Lise Villameur, engagée durant la guerre au service de la SOE, une organisation secrète créée par Churchill  et qui a recruté une cinquantaine de femmes pour aider les alliés. Un sujet bien trop peu connu et que le réalisateur à voulu restituer à l'écran, en hommage à toutes ses héroïnes oubliées.


Malheureusement, Jean-Paul Salomé est un habitué des navets. Belphegor, c'était lui. Arsène Lupin, aussi. Et pour traiter de son sujet historique, il n'hésite pas à chausser ses gros sabots. Grincement de violons, du mélo à gogo, un brin de romantisme. Tout ce qu'il ne fallait pas faire. Oscillant entre histoire, hommage et divertissement, le film se perd dans un scénario archi-prévisible et d'un cliché absolu. Il suffit d'une phrase pour deviner l'issue finale et ne plus rien attendre de la suite. C'est le casting qui aurait pu tout sauver. Mais dans le lot, seule Julie Depardieu tire son épingle du jeu par son charisme et sa grande gueule. Les autres ? Sophie Marceau fait du Sophie Marceau, Julien Boissollier cabotine avec un rôle qui ne lui correspond pas du tout et Marie Gillain brille par sa transparence. Reste le divertissement, bien présent, et qui paradoxalement fait passer un bon moment de cinéma. Est-ce suffisant pour un film censé rendre hommage à ses femmes ? Bien sur que non !




1. Julien Boisselier: Cortex

Crédit photo: TFM Distribution

Publié dans En salles

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