Boy Interrupted / Dana Perry

Publié le par Limess




Sortie: Prochainement

> L'histoire: Dans la nuit du 2 octobre 2005 à New York, Evan Scott Perry, un des fils de la réalisatrice, se donne la mort en sautant par la fenêtre de sa chambre. Il avait quinze ans. Le film retrace sa vie et sa lutte contre des troubles bipolaires - une forme de dépression - à travers les témoignages de ses proches et les films tournés par ses parents depuis le jour de sa naissance.

Présenté lors des "Docs de l'oncle Sam", cette catégorie en marge du festival de Deauville, Boy Interrupted fait, sans conteste, office de "film le plus personnel" de la compétition. Lui qui retrace la vie d'Evan Scott Perry, propre fils de la réalisatrice Dana Perry, décédé à l'âge de quinze ans, il y a de cela quatre années, des suites d'un suicide. Atteint de troubles bipolaires, ses parents auront pourtant toujours tout fait pour l'aider à passer outre la maladie, même si la dépression aura finalement eu raison de lui. Sous la forme de ce documentaire, la réalisatrice redonne ainsi un sens à la vie d'Evan, vidéos et photos à l'appui. De sa naissance à la découverte de sa maladie. De ses années de répit à ses crises d'angoisse. Les images sont dures, les témoignages de la famille, douloureux. Pourtant, Boy Interrupted est un long métrage qui interroge profondément sur le sens même du cinéma. Où commence le documentaire ? Et où finit le voyeurisme ? Car, quoi qu'on en dise, il est sacrément difficile d'être spectateur de ce film tant il s'apparente à un vrai travail sur le deuil. A une psychothérapie familiale. Donnant ainsi à voir aussi bien l'enterrement que des entretiens, face caméra, de ceux qui ont pu le cotoyer. Chacun à leur tour, le père, la mère, les frères ou les amis racontent ainsi, avec pudeur et tristesse, leurs sentiments vis à vis d'Evan, de la manière dont la maladie s'est insérée dans leur quotidien à la façon dont il se comportait avec eux.


Difficile, dès lors, de critiquer un tel film tant Boy Interrupted est une oeuvre profonde et sensible. Mais, trop absorbée par son sujet - et ce, de manière tout à fait compréhensible -, la réalisatrice manque profondément de recul et souligne chacune de ses images d'une musique aussi omniprésente que dérangeante. Comme pris en otage par ce qui se passe à l'écran, on ne peut dès lors que recevoir, impassible, ce précieux mais terrible témoignage. Car Boy Interrupted n'est en rien un documentaire sur les troubles bipolaires, n'apportant aucune réponse à ce sujet, mais bien une biographie d'Evan, où rien, dans la famille Perry, ne pourrait être privé tant la caméra a toujours fait partie intégrante de leur vie. Montrant des faits, rien que des faits. Un moyen de se sentir un peu moins seul dès l'instant où l'on peut être confronté à cette maladie. Reste, donc, une oeuvre arquante mais peu susceptible de sortir en salle, elle qui serait bien trop difficile à vendre sur le marché cinématographique...




> Festival du film américain de Deauville 2009: Les docs de l'oncle Sam


Crédit photo: Perry Films

Publié dans Festivals

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E
<br /> Ta critique m'a donné envie de voir ce film dont je n'avais jamais entendu parler.<br /> La bipolarité est un sujet qui m'interesse.<br /> Certains de mes amis disent en être victime, mais je ne les crois pas, je pense qu'il y ade graves cas de personnes bipolaires, c'est ce que nous prouveras ce documentaire.Vivement sa sortie.<br /> <br /> <br />
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